Le 13 février 2021 marque les cent ans de la naissance de Jeanne Demessieux.
Pour le monde de l’orgue, Jeanne Demessieux est connue à la fois comme une virtuose extraordinaire et comme l’organiste de la célèbre tribune parisienne de la Madeleine. Sa paraphrase sur le Te Deum et quelques-uns de ses chorals-préludes sont souvent joués. Ses Six Études sont à juste titre, réputées pour leurs difficultés techniques.
Dans les années 1990, j’étais jeune étudiant en classe d’orgue à Stockholm, et j’avais lu un article sur la vie de la musicienne au titre poétique “Jeanne Demessieux – Le Paganini oublié de l’orgue”, un article signé de Mark Fahlsjö, grande personnalité de la radio suédoise. L’histoire de cette vie à la carrière météorique s’arrêtant soudainement et tombant dans l’oubli m’avait alors beaucoup impressionné, tout en me paraissant extrêmement mystérieuse ! D’autant plus qu’il n’y avait pas vraiment d’autres sources d’informations disponibles à l’époque ; c’était la préhistoire de l’internet et je n’avais pas accès à ses enregistrements ni aux personnes qui auraient pu la connaître.
Quelques années se sont ensuite écoulées, et pour d’autres raisons j’ai été amené à étudier l’orgue à Paris au début des années 2000. Là non plus, étrangement, personne ne semblait la connaître autrement que par son nom. C’est à ce moment que, peut-être par l’intervention du l’Esprit-Saint, je me suis vu nommé organiste titulaire de l’église du Saint-Esprit en 2005. Quand je l’ai annoncé par téléphone à Rolande Falcinelli, mon mentor et guide, elle s’est exclamée “Ah, mais n’est-ce pas l’église où Jeanne était organiste ?”.
Effectivement, Jeanne Demessieux a été organiste titulaire à l’église du Saint-Esprit entre 1933 et 1962. La construction de l’église avait été entamée en 1928 et s’est terminée autour de 1934. Les premières années, les messes étaient célébrées dans la crypte. Un paroissien avait indiqué au curé, le père Fer de la Motte, qu’il y avait une famille installée rue Docteur Goujon dont la fille jouait du piano et était très douée. Jeanne Demessieux avait alors 12 ans et a donc commencé à accompagner les messes dans la crypte, sur l’harmonium Alexandre qui se trouve toujours sur place. L’orgue de chœur, conçu sur un plan d’Albert Alain par Gloton-Debierre, installé un peu plus tard, fut inauguré en décembre 1934 par Jehan Alain. Pendant presque trente ans, Jeanne Demessieux va accompagner les messes sur cet instrument en attendant le grand orgue qui manque toujours à l’heure actuelle.
Mon arrivée en 2005 survient 43 ans après son départ. Heureusement il y a encore des gens qui ont eu la chance de connaître Jeanne Demessieux et qui ont des souvenirs à me raconter. Ils me dressent un portrait très sympathique de cette musicienne extraordinaire.
Mon premier curé Jacques Hadengue se rappelle que lorsqu’il était jeune prêtre, le curé de l’époque, père Fer de la Motte, disait pour la sortie ; “Jeannette vous me ferez un peu de fugue après n’est-ce pas ?” Ou lorsque des jeunes mariés ayant demandé une certaine musique pour leur mariage, constataient que Jeanne Demessieux leur avait joué complètement autre chose, personne n’y trouvait rien à redire car tous l’aimaient bien. Il semble qu’elle participait vraiment à la vie de la paroisse. Elle était particulièrement émue par les baptêmes qui, disait-elle, la “rendait croyante”. Les paroissiens qui faisaient partie de la chorale et chantaient en grégorien à ses côtés à la tribune me racontent qu’il y avait souvent des visiteurs à l’orgue, et Jeanne Demessieux les prévenait en leur disant ; “Chantez bien maintenant ! Le monsieur là-bas c’est Maurice Duruflé” ou “Messiaen” ou “Dupré”, ou quelque autre célébrité du monde de l’orgue.
Un autre paroissien m’a donné un jour une déclaration pour la sécurité sociale qu’il avait faite pour Jeanne Demessieux, après qu’elle avait eu un accident de “glissade sur la neige” sur l’avenue Daumesnil en allant à l’église.
Hormis ces anecdotes, je n’en sais pas plus quinze ans plus tard. Malgré le peu d’années écoulées, la rupture avec cette époque semble totale, et Jeanne Demessieux paraît à la fois proche et éloignée dans le temps.
Mais après la pluie vient le beau temps, et aujourd’hui je me réjouis d’accueillir des jeunes organistes, très intéressés par les vies et œuvres non seulement de Jeanne Demessieux, mais aussi de Rolande Falcinelli et de Jean Guillou. Avec un certain recul, ces trois organistes-compositeurs forment, peut-être grâce à leurs différences, un trio assez uni finalement dans leur quête de pousser la composition et la technique de l’instrument encore plus loin qu’avait pu le faire leur maître Marcel Dupré.
J’ai consacré à ma prédécesseur mon premier CD “ A Tribute to Jeanne Demessieux” sorti chez Ligia Digital en 2011, enregistré à la Madeleine et au Saint-Esprit, et j’ai toujours plaisir à jouer régulièrement sa musique en concert, pour faire vivre la légende…
Hampus Lindwall
Organiste titulaire de l’église du Saint-Esprit, Paris 12ème
Professeur d’improvisation à l’Institut Royal de Musique et Pédagogie à Namur (IMEP)
Loïs Belton de Lucenay nous a quittés le 9 janvier dernier
Loïs Belton de Lucenay nous a quittés le 9 janvier dernier. L’orgue de Charolles est orphelin et notre Association a perdu une fidèle amie.
Ce projet magnifique avait été récompensé par le prix Orgue en France en 2019.
« Un orgue à Charolles, Hein ??! » était écrit sur le tee-shirt que Loïs portait à chacun des concerts de cet été, si spécial qu’a été celui de 2020…
Le projet de construire un orgue à Charolles était un pari osé, même complétement fou !
La réalisation de cet orgue a nécessité plus de 10 000 heures de travail passionné réalisé par 10 facteurs exceptionnels ; l’association des Amis de l’Orgue de Charolles a connu plus d’une trentaine d’administrateurs enthousiastes qui se sont succédé pendant 18 ans pour donner vie et faire vivre cet instrument qui aura 5 ans cette année.
Sans oublier les soutiens engagés de la municipalité et de la paroisse de Charolles, des musiciens, du public, de la famille de Loïs et des très nombreux donateurs et bénévoles qui se sont laissé entraîner dans cette aventure, qui est avant tout une formidable histoire humaine.
Loïs est l’étincelle qui a éveillé ces petites folies qui sommeillent en nous, celles qui permettent bien souvent de réaliser collectivement les rêves les plus extraordinaires !
Par sa ténacité, son énergie et sa générosité sans limite, Loïs nous a réunis autour de l’orgue de Charolles ; puissions-nous lui témoigner notre reconnaissance en cultivant nos lueurs de folies afin de continuer à faire vivre ce rêve de culture, de musique, d’authenticité, de beauté, de rencontre, de gastronomie…
Par les concerts de la saison 2021, que le souffle de l’orgue de Charolles porte en l’intimité de nos cœurs le souvenir de notre Amie.
Guillaume Prieur,
Président des Amis de l’Orgue de Charolles
Hier en milieu d’après-midi, un incendie s’est déclaré au niveau de la toiture du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar). Le sinistre a pu être circonscrit en début de soirée épargnant les œuvres d’art contenues dans le bâtiment. Toutefois, s’il n’a pas été touché par les flammes, l’orgue de la Grande salle Henry LeBoeuf n’a malheureusement pas été épargné par les importantes quantités d’eau déversées pour éteindre l’incendie. Un inventaire des dégâts devra être effectué mais on sait déjà que l’instrument restera muet pendant de longs et nombreux mois.
Un premier instrument dû à Jos Stevens avait été installé à l’origine dans un buffet dessiné par Victor Horta (1930) ; il avait déjà été victime d’un incendie en 1967. Après une longue période de silence, Bernard Foccroulle lance un projet de reconstruction en 1988. Construit par la manufacture luxembourgeoise Westenfelder en 1993, c’est cet instrument, achevé par les français Bernard Hurvy et Olivier Robert en 2017 qui est aujourd’hui réduit au silence.
On se souvient de l’enthousiasme qui avait entouré la renaissance de cet orgue en 2017. Depuis trois ans, une vie culturelle riche s’était développée et les plus grands talents s’étaient exprimés sur les 60 jeux et les 4 claviers de cet instrument. C’est aussi ce travail qui est aujourd’hui anéanti.
Orgue en France partage la peine de ses amis belges et leur adresse ses amicales pensées.
Le démontage du grand orgue de Notre-Dame de Paris est terminé.
Communiqué de l’Etablissement Public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris – 9 décembre 2020.
Chantier de sécurisation de la cathédrale Notre-Dame de Paris : la dépose du grand orgue est désormais achevée
Voix de la cathédrale depuis 1733, le grand orgue symphonique de Notre-Dame de Paris a été transformé à plusieurs reprises, notamment par Aristide Cavaillé-Coll en 1868. Ses 8 000 tuyaux répartis en 115 jeux en font le plus grand instrument de France en nombre de jeux. De prestigieux organistes, comme Louis Vierne ou Pierre Cochereau, en ont été titulaires.
Lors de l’incendie, il n’a pas été inquiété par les flammes et a reçu relativement peu d’eau au cours de l’intervention des pompiers. Néanmoins, il a été recouvert de poussières de plomb qui se sont répandues sur l’ensemble de l’instrument et certaines parties ont souffert des variations thermiques subies par la cathédrale depuis l’incendie, notamment lors de la canicule de juillet 2019. Il nécessite donc un nettoyage approfondi et une restauration, qui ne peuvent être effectués sur place. Le grand orgue a donc dû être déposé.
Au préalable, un échafaudage de près de 30 mètres de haut dans lequel ont été aménagées deux sapines, des ouvertures verticales, a été installé pour permettre de descendre les éléments en toute sécurité.
La dépose du grand orgue a débuté le 3 août 2020 par la console des claviers. Cette première opération a permis de libérer la tribune pour y installer un plan de travail, devant la façade de l’instrument.
Par la suite, les éléments suivants ont été successivement déposés :
les chamades, tuyaux horizontaux placés au pied des tuyaux de façade
les tuyaux intérieurs en métal, qui ont fait l’objet d’un nettoyage préalable avant d’être mis dans des caisses sur-mesure, spécialement construites pour l’occasion
les tuyaux en bois, qui ont également été nettoyés
les systèmes de transmission des commandes de notes et de jeux
les 19 sommiers, ces pièces sur lesquelles reposent la plupart des tuyaux et qui permettent de les alimenter en vent, ainsi que toutes leurs annexes
Les seuls éléments restant sur place étant :
le buffet, qui date pour l’essentiel de 1733
les tuyaux de façade, trop fragiles pour être transportés hors de la cathédrale
une trentaine de grands tuyaux de bois, qui seront nettoyés sur place
quatre grands soufflets, qui ne peuvent être sortis sans un démontage de la charpente du buffet
Tous les éléments déposés ont été placés dans quatre conteneurs étanches et transportés dans un entrepôt en région parisienne.
Réalisée sous la maîtrise d’œuvre de Christian Lutz, organologue, technicien-conseil auprès des monuments historiques, l’opération de dépose du grand orgue, qui s’est achevée le 9 décembre, a mobilisé onze facteurs d’orgue du groupement d’entreprises associant l’atelier Quoirin, mandataire, de Saint-Didier (Vaucluse), l’atelier Cattiaux Olivier Chevron successeur, de Liourdres (Corrèze) et la Manufacture languedocienne de grandes orgues, de Lodève (Hérault).
«Je me réjouis que la dépose du grand orgue ait pris fin avec près de deux mois d’avance. Je remercie chaleureusement Christian Lutz, maître d’œuvre, Mario d’Amico, chef de chantier, ainsi que l’ensemble des facteurs d’orgue qui ont mené à bien ce véritable chantier dans le chantier. Le grand orgue va désormais pouvoir être nettoyé et restauré, avant d’être réacheminé dans la cathédrale pour y être progressivement remonté. Six mois seront ensuite nécessaires à son accord et à son harmonisation afin qu’il puisse résonner le 16 avril 2024.» précise le général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Un avis d’appel public à la concurrence sera publié au premier semestre de l’année 2021 pour choisir la ou les entreprises à qui seront confiés le nettoyage, la restauration et le remontage du grand orgue.
Contacts presse :
Jérémie Patrier-Leitus
Directeur de la communication, du développement et de la programmation culturelle
jeremie.patrier-leitus@rndp.fr /+33 6 51 51 68 87
Frédérique Meyer
Responsable relations presse et partenariats médias
frederique.meyer@rndp.fr / +33 6 21 09 82 74
les facteurs d’orgues de Coutances Ménard-Orange-Laforge, de 1839 à 1892. par Bernard Jehan – Editions du cercle de généalogie et d’histoire de Coutances. Cet ouvrage de 120 pages en quadrichromie présente 6 facteurs d’orgues et l’ensemble de leurs travaux. Ces facteurs furent collaborateurs de Cavaillé-Coll pour lequel ils construisent des petits orgues. Il peut être complété par un Tiré à part « Documents et Etudes » avec la copie de 23 lettres de Cavaillé-Coll adressées à Ménard-Orange ainsi que par une étude répertoriant et analysant 87 propositions de petits orgues faites par Cavaillé-Coll à ses clients. Demandes à adresser à Bernard Jehan (bernard.jehan24@laposte.net – 2A rue Henri Laloi, BP 219, 50202 Coutances Cedex)
Chante, Ô ma mémoire ! Une vie de musicien d’église par Jean-Paul Lécot – 176 pages « Pour la première fois Jean-Paul Lécot se livre. Ses mémoires fourmillent de rencontres, de réflexions et d’anecdotes mais aussi d’explications de sa musique et de son jeu, afin de susciter des vocations pour que la musique sacrée ne cesse de vivre et de s’enrichir » Editions onTau – 51 rue de Seine – 5006 Paris editions@ontau.fr
FLORILEGE pour orgue 23 pièces de niveau varié pour orgue par Jean-René André Editions Fortin-Armiane – 16 rue Ganneron – 75018 Paris editions@fortin-armiane.fr
Lancement du « Prix Orgue en France 2021 » pour la mise en valeur d’un orgue restauré
Le concours organisé par Orgue en France a pour vocation d’encourager et de soutenir des actions de mise en valeur de l’orgue à tuyaux. Pour l’année 2021 le concours concerne la mise en valeur d’un orgue, par des actions régulières de diffusion et d’animation culturelle, suite à la restauration de celui-ci.
Il doit s’agir d’une restauration effectuée depuis plus de 24 mois et moins de 15 ans à la date du 30 septembre 2021, restauration suivie de manifestations culturelles (concerts, auditions, présentations et visites de l’orgue, animations scolaires, activités pédagogiques, etc.). Les instruments doivent avoir plus de 50 ans et les travaux de restauration doivent avoir été réalisés par des entreprises de facture d’orgues inscrites au registre du commerce.
Le règlement et le formulaire d’inscription sont disponibles sur le site internet d’OEF : Prix Orgue en France 2021
L’assemblée générale d’Orgue en France s’est tenue le lundi 23 novembre 2020 à 18h30 par visioconférence.
Après la présentation des rapports moral et financier, le président Philippe Lefebvre a annoncé que le Prix Orgue en France 2019 pour la construction et la mise en valeur d’un orgue neuf d’une valeur de 5.000€ a été attribué ex-aequo à :
– l’association Les Amis de l’Orgue de Charolles (Saône-et-Loire) pour l’orgue Quentin Blumenroeder (2016) 27/IV+P de l’église du Sacré-Cœur de Charolles et à
– l’association Les Amis de l’Orgue de Saint-Genis-Laval (Rhône) pour l’orgue Pascal Quoirin (2014) 21/II+P de l’église Saint Genès.
Parmi les principaux projets de l’association pour 2021, on peut citer :
– 13 rencontres régionales qui auront lieu à partir du samedi 6 mars :
– Samedi 6 mars Montpellier (Hérault)
– Samedi 13 mars Royan (Charente Maritime)
– Samedi 10 avril Sanary (Var)
– Samedi 17 avril Vierzon (Cher)
– Samedi 24 avril Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne)
– Samedi 1er mai Vouvant (Vendée)
– Samedi 8 mai Bourg-en-Bresse (Ain)
– Samedi 15 mai Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
– Samedi 22 mai La Chaise Dieu (Haute-Loire)
– Samedi 22 mai Saint-Macaire (Gironde)
– Samedi 29 mai Bastia (Haute-Corse)
– Samedi 5 juin Givors (Rhône)
– Châlons-en-Champagne : date à confirmer
– activités pédagogiques : plusieurs stages sur l’accord des tuyaux d’anches sont prévus en 2021 en partenariat avec les facteurs d’orgues. Ces journées sont aussi l’occasion de mesurer les gestes à ne pas faire lorsque l’on pénètre dans un orgue et les précautions à prendre.
– Le Jour de l’orgue aura lieu le week-end des 7/8/9 mai 2021 avec l’objectif de plusieurs centaines de concerts, auditions, animations autour de l’orgue. Dès début janvier 2021, il sera possible à chacun de saisir son concert dans la rubrique Agenda/Jour de l’Orgue du site .
– Comme cela a déjà été fait par le passé et en partenariat avec le GPFO, Orgue en France tiendra un stand au Salon des Maires de France en novembre 2021. Cette action s’adresse aux collectivités et aux administrations et elle est essentielle pour qu’Orgue en France fasse connaître son action.
– Des Rencontres internationales (Belfort et Jura suisse) seront organisées les 18, 19 et 20 juin 2021 avec de nombreuses visites et concerts à Belfort, Grandvillars, Porrentruy, Beurnevésin, Saint-Ursanne et Bellelay. Le site internet https://ligneorguesremarquables.com/ présente le riche patrimoine organistique de cette région associant la France et la Suisse.
– Les Journées nationales marquant les 10 ans d’Orgue en France seront organisées les 22, 23 et 24 octobre 2021 à Paris.
– Le Prix Orgue en France 2021 sera ouvert dans la catégorie « Restauration et mise en valeur d’un orgue » avec une dotation de 5.000 €.
L’équipe d’Orgue en France continue par ailleurs de travailler sur les sujets suivants :
– Projet de site internet spécifique, qui pourrait être proposé aux associations n’en ayant pas.
– Avancement sur la mise en place de la licence et du master « facture d’orgues » avec le Ministère de la culture.
– Poursuite des démarches auprès du Ministère de la culture dans la perspective de l’inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO des instruments, de la musique d’orgue et de la facture d’orgues français, en lien avec le Groupement Professionnel des Facteurs d’Orgue (GPFO).
– Inventaire National des Orgues. Le portail de l’inventaire sera accessible en ligne en février 2021. Il permettra à terme d’accéder à toutes données concernant un orgue (composition, historique, restaurations successives, etc.). Il est développé en partenariat avec le Ministère de la culture. Le site est désormais prêt à fonctionner et plusieurs personnes se sont déjà mobilisées pour commencer à renseigner certains départements tests.
Enfin, 25 membres du conseil d’administration ont été (ré)élus pour un mandat de trois ans :
o Jean-Robert Cain, François Cézard, Pierre-François Dub-Attenti, Karol Mossakowski, Thomas Pellerin, Gwilherm Poullennec et Pierre Queval entrent au conseil d’administration
et rejoignent
o Luc Antonini, Henri Chesnais, Remi Dropsy, Thibaut Duret, Cécile Glaenzer, François Gobillard, Odile Jutten, Christiane Lamboley, Olivier Latry, Philippe Lefebvre, Viviane Loriaut, Baptiste-Florian Marle-Ouvard, Pascal Marsault, Thomas Ospital, Robert Persico, Yves Rousseau, Domenico Severin, Benjamin-Joseph Steens.
A la suite de l’Assemblée Générale, le nouveau conseil d’administration s’est réuni le 30 novembre 2020 pour élire le bureau de l’association :
Philippe Lefebvre (président), Henri Chesnais et Olivier Latry (vice-présidents), Remi Dropsy (secrétaire), Robert Persico (secrétaire adjoint), François Gobillard (trésorier), Domenico Séverin (trésorier adjoint), Odile Jutten et Thomas Ospital (membres).
Claviériste, Esther Assuied a suivi plusieurs cursus au CNSM de Paris (piano, piano-forte, orgue).
Lors de l’année scolaire 2019-2020, plusieurs élèves de la classe d’orgue ont effectué des recherches sur Johann-Sebastian Bach, abordant ainsi différents aspects de sa vie et de sa production.
Le travail ci-joint La symbolique des nombres dans l’oeuvre de Bach.pdf a été présenté dans ce cadre, lors d’une classe commune hebdomadaire. Il nous permet d’entrer dans les méandres de la symbolique présente dans la plupart des oeuvres du Cantor de Leipzig.
Basilique Notre-Dame-de-Fourvière à Lyon (Rhône). Inauguration de l’orgue restauré.
Dimanche 4 octobre à 17h30
La messe de bénédiction présidée par le père Matthieu Thouvenot, Recteur de la basilique sera suivie d’un petit concert d’Yves Lafargue, organiste titulaire.
Le grand-orgue de la Basilique Notre-Dame-de-Fourvière a été construit en 1896 par le facteur lyonnais Charles Michel-Merklin (1849-1926), gendre de Joseph Merklin.
Bien que l’on connaisse une esquisse de Pierre Bossan, architecte de la basilique, pour un buffet d’orgue néo-gothique au revers de la façade ouest, le choix de placer l’orgue dans des loges en hauteur de chaque côté du chœur semble avoir été retenu très tôt, le fond de la nef étant dévolu à la grande toile de Victor Orsel La Ville de Lyon sauvée du choléra. Au-dessus du tableau, les lyres tenues par les anges-caryatides rappellent peut-être le projet initial d’implantation de l’instrument dont la configuration définitive, perpétuée notamment à Lyon à Saint-Louis-de-la-Guillotière et Saint-André, consacre le double rôle d’accompagnateur et de soliste.
L’orgue comportait alors 33 jeux répartis sur 3 claviers et pédalier ; la transmission était électrique, ce qui était presque une nouveauté pour l’époque en France.
L’instrument est agrandi en 1921 par Charles Mutin (1861-1931), successeur d’Aristide Cavaillé-Coll : il passe de 33 jeux à 45 jeux répartis dans les deux loges au-dessus et de part et d’autre du chœur. En 1931, une nouvelle campagne de travaux, conduite par Auguste Convers, concerne la réfection de la transmission, le remplacement et l’échange de plusieurs jeux ainsi que la reconstruction de la console principale. Un jeu nouveau de « harpe éolienne » (lames pincées amplifiées), offert par Convers, est également installé – ce jeu est aujourd’hui hors service, mais le matériel est encore en place.
Il faut attendre le centenaire de la basilique et de son orgue pour qu’une restauration en profondeur soit réalisée. C’est la manufacture d’orgues Jean Renaud, de Nantes (France), spécialiste de ce type d’instruments, qui réalise le travail, sous la direction de son chef d’atelier et harmoniste Michel Jurine. L’instrument est entièrement démonté et restauré pièce à pièce en atelier : sommiers, réservoirs, commande de notes, commande de jeux, consoles, tuyauterie bois et tuyauterie métal.
La palette sonore est modifiée par l’apport de 11 jeux neufs : fourniture progressive 4-5 rangs au clavier de grand orgue, plein-jeu progressif 3-4 rangs au positif, principal 4 et doublette 2 au positif, nasard et tierce au positif, carillon 2-3 rangs au récit, principal 8 de pédale, flûte 4 de pédale, trompette 8 et clairon 4 de pédale.
L’orgue est alors totalement réharmonisé par Michel Jurine :
– Les pressions sont considérablement augmentées afin de « sortir » le son des loges faisant office de buffet, et pour une puissance en rapport avec l’édifice : de 90 et 100 mm CE, elles passent à 135 pour la pédale, 130 pour le grand orgue et 120 pour le positif et le récit.
– Les bouches des tuyaux sont montées (conséquence de l’augmentation des pressions et volonté de créer une harmonie « sur la fondamentale »).
– La tuyauterie neuve (11 jeux) est en totale cohérence avec la tuyauterie ancienne : tailles et progressions, aplatissage et hauteur de bouche, biseau et pavillonnage.
– L’alimentation est conçue afin que le vent délivré, à la fois solide et dynamique, donne l’impression d’une « poussée » permanente et « anticipe » la demande, devenant ainsi « moteur » de l’harmonisation.
– La volonté de réaliser une harmonie ascendante, chaque jeu faisant entendre une sonorité plus intense dans sa progression vers l’aigu, a guidé Michel Jurine dans son travail.
L’harmonisation ainsi réalisée fait de l’orgue de la Basilique un orgue néo-symphonique moderne : propre à chanter les musiques des XIX° et XX° siècles avec éloquence et poésie, et très inspirant pour l’improvisation.
Enfin, la console est alors entièrement reconstruite en ébénisterie par la Sarl Michel Jurine : respect du style et des matériaux de 1931 (placage intérieur du meuble en loupe d’amboine, essence précieuse qui doit son nom à l’île indonésienne d’Amboine, aujourd’hui Ambon), remplacement du bloc de trois claviers et de tous les contacteurs.
Les travaux récents, réalisés en deux tranches afin de ne pas immobiliser l’instrument, sont désignés sous le vocable de « relevage ». Ils ont consisté en une dépose de l’ensemble de la tuyauterie, un nettoyage de toutes les parties de l’orgue, une remise en peau de tous les petits soufflets et composants pneumatiques, puis, une repose de tous les tuyaux sur les sommiers. Par ailleurs, les éléments de traction des notes et des jeux qui étaient de type électropneumatique ont été modernisés et remplacés par des électroaimants directs pour les soupapes des notes et par des solénoïdes de forte puissance pour manœuvrer les registres coulissants. L’entreprise Dièse-Info de Joël Pétrique a été chargée de la partie numérique et électronique de gestion des données provenant de la console en direction des buffets d’orgues.
L’orgue de Fourvière, qui accompagne aujourd’hui les cinq messes dominicales, les solennités et la plupart des pèlerinages, est l’un des plus utilisés de Lyon. Se sont succédé à ses claviers : l’Abbé Henri Müller (1896), l’Abbé Louis Joubert (1909), l’Abbé René Marchal (1951), Charlys Morel (1980), Georges Albessard (1989), Georges Aloy et Patricia de Saint-Victor (1993). Depuis 2006 l’organiste titulaire est Yves Lafargue.
Depuis la restauration de 1996, Michel Jurine assure l’entretien de l’orgue.
Texte écrit à partir de rédactions d’Yves Lafargue et de Michel Jurine.
Orgue historique de Luxeuil-les-Bains (70-Haute-Saône)
Dimanche 4 octobre 2020, 16h30
Basilique Saint-Pierre et Saint-Paul, Luxeuil-les-Bains
Récital inaugural de l’orgue historique par Jean-Charles Ablitzer
Après une longue campagne de restauration menée par les facteurs d’orgues Jean Deloye et Michel Formentelli, la Ville de Luxeuil-les-Bains, en partenariat avec Culture 70, vous invite à venir entendre l’orgue historique de la basilique Saint-Pierre et Saint-Paul illustré par l’organiste Jean-Charles Ablitzer.
Édifié en 1617 et agrandi en 1685, cet orgue fait partie des plus anciens de Franche-Comté.
Le buffet d’orgue, imposante œuvre en chêne du XVIIe siècle est porté par un atlas reposant au sol.
Chaque panneau, séparé par des atlantes, est orné d’un médaillon : au centre, le Christ remettant les clefs à saint Pierre accompagné de saint Paul ; à droite, sainte Cécile jouant de l’orgue, patronne des musiciens et à gauche, le Roi David jouant de la harpe.
De 1974 à 1980, les facteurs Jean Deloye et Philippe Hartmann opèrent une reconstruction complète. Ils restituent à ce magnifique instrument son aspect originel et une disposition sonore dans le style classique.
Cet instrument est doublement classé au titre des monuments historiques, en 1846 pour son buffet et en 1972 pour sa partie instrumentale.
Gratuit. En raison de la crise sanitaire, le nombre de places est limité ! Port du masque obligatoire
Réservation obligatoire au 03 84 93 90 09 , cabinet(AT)luxeuil-les-bains.fr