Le facteur Jean-Marc Cicchero nous a quittés hier.
Neveu des harmonistes Maurice Gobin et Charles Meslé, Jean-Marc Cicchero a fait ses débuts à l’âge de 14 ans sous la houlette de son oncle Maurice Gobin qui était harmoniste chez Gonzalez. Il effectua son apprentissage dans la Maison EA. Roethinger à Strasbourg et a travaillé de 1961 à 1977 pour la Maison Danion-Gonzalez en temps qu’harmoniste. Il crée sa propre entreprise en 1978 à Gentilly. Pendant une vingtaine d’années, il assure l’entretien de quelques 150 instruments, effectue des relevages et des restaurations comme les orgues des cathédrales de Nouméa et de Saint-Pierre-et-Miquelon. Président du GPFO (Groupement Professionnel des Facteurs d’Orgue français) pendant 14 ans, membre de la Commission des Monuments-Historiques pour les orgues, il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres en 2017. Après avoir effectué une carrière remarquable, il a pris sa retraite en 2003.
Grand passionné de l’histoire de la facture d’orgue française, Jean-Marc Cicchero s’est alors consacré à la publication d’ouvrages valorisant l’histoire et le patrimoine que constitue la facture d’orgues française. Parmi les remarquables ouvrages qu’il a publiés aux éditions OBCD visuel, on peut citer les livres «Hommage à une Passion»(2018) et « Cavaillé-Coll, mode d’emploi » (2014).
Jean-Marc n’était pas qu’une grande figure de la facture d’orgue : il était avant tout un être généreux et amical.
Orgue en France adresse toutes ses condoléances attristées à sa famille et à ses amis.
Initié par Orgue en France, le Jour de l’orgue veut, chaque deuxième dimanche du mois de mai (étendu au weekend), rassembler et fédérer des centaines de manifestations dans nos villes, grandes ou petites, nos villages, partout où se trouve un orgue.
À cette occasion, les organistes, qu’ils soient professionnels, amateurs ou étudiants, les facteurs d’orgues, les associations, unissent leurs efforts pour valoriser le patrimoine organistique français.
La programmation générale, somme des centaines de manifestations proposées par les organisateurs et associations locales, reflète la richesse et la diversité de notre instrument.
Le Jour de l’orgue a reçu le soutien et le parrainage du Ministère de la culture et de la communication.
Les manifestations peuvent prendre toutes sortes de formes :
– concert ou audition,
– visite d’orgue ou d’un atelier de facteur d’orgues,
– exposition, projection de film
– animation scolaire,
– la simple ouverture de votre tribune à l’issue de l’office
– …tout événement qui permet de mettre en valeur notre instrument et d’y amener de nouveaux publics.
si vous êtes adhérent d’Orgue en France, remplissez : agenda concerts JDO 2023 le formulaire en ligne ;
si vous n’êtes pas adhérent, utilisez le formulaire à télécharger ; Deux manières de nous le faire parvenir :
1) vous pouvez l’imprimer puis le compléter, avant de nous l’envoyer par voie postale à l’adresse indiquée ;
2) ou bien vous pouvez l’ouvrir et le compléter en ligne avant de le sauvegarder ; envoyez-nous alors le fichier par email (méthode préférée).Votre manifestation sera ajoutée au calendrier général des événements.Téléchargez nos modèles de lettres :
Vous souhaitez disposer d’un modèle de lettre pour inviter votre député, votre sénateur, les conseillers généraux et régionaux, d’autres personnalités ? Téléchargez le modèle proposé : Télécharger .
Depuis 2012, 130 rencontres régionales ont été organisées par Orgue en France dans plus de 80 villes. Moments d’échanges et de partages d’expériences, elles permettent notamment aux acteurs de l’orgue en région de mieux se connaître, d’évoquer leurs projets et de se mettre en réseau, d’obtenir des informations pour la mise en œuvre et le développement de leurs activités. Elles sont l’occasion de redécouvrir les orgues de nos territoires, d’échanger avec les facteurs d’orgues au cours des multiples chantiers qui depuis plusieurs années se font jour dans notre pays.
L’année 2023 illustrera la diversité de cette intense activité avec la présentation de plusieurs instruments et de chantiers en cours : le nouvel orgue espagnol de l’ église Saint-Pasquier de Nantes construit par Frédéric Desmottes, la reconstruction de l’orgue de l’église Saint-Jean Baptiste de Montaigu par Yves Fossaert, la restauration du grand orgue de la Basilique de Saint-Quentin par Quentin Requier, la reconstruction de l’orgue de l’église Saint-Vincent de Montréal par l’atelier Cattiaux-Chevron., la restauration de l’orgue Isnard de Lambesc par l’atelier Quoirin.
Soutenir les jeunes organistes et préparer la relève : c’est l’enjeu des nombreuses classes d’orgue que compte notre pays. Plusieurs d’entre elles seront à l’honneur au cours d’auditions sur les instruments que nous visiteront à Lambesc, à Sainte-Aurélie de Strasbourg, et à la cathédrale de Chambéry.
Les rencontres régionales d’Orgue en France sont ouvertes à tous. Venez y nombreux !
Samedi 25 mars – STRASBOURG (Bas-Rhin)
Samedi 1er avril – NANTES (Loire Atlantique)
Samedi 22 avril – MONTAIGU (Vendée)
Samedi 6 mai – SAINT-QUENTIN (Aisne)
Samedi 13 mai – SAINT VICTOR SUR LOIRE Commune de Saint-Etienne (Loire)
Nomination de Karol Mossakowski à Saint-Sulpice. Paris
Karol Mossakowski a été nommé organiste titulaire du prestigieux grand orgue Cavaillé-Coll de l’église Saint-Sulpice à Paris aux côté de Sophie-Véronique Cauchefer-Choplin qui est également nommée titulaire.
Daniel Roth, prenant sa retraite, devient organiste émérite. Il continuera de jouer une fois par mois pour l’audition de 10 heures et pour la messe de 11 heures.
Orgue en France présente ses félicitations à ces trois artistes et se réjouit de la nomination de Karol Mossakowski qui est membre de son conseil d’administration.
Le facteur d’orgues Jean-Loup Boisseau nous a quittés.
Né en 1940, Jean-Loup Boisseau s’est éteint le 29 janvier à la suite d’une longue maladie. Avec lui disparaît une des figures majeures de la facture d’orgues française, unanimement admiré et respecté par ses pairs et le monde l’orgue pour sa contribution à la renaissance de l’orgue classique français.
La dynastie Boisseau remonte à son père Robert, l’un des précurseurs du renouveau de la facture d’orgues dans les années 1960. D’origine poitevine, c’est à la tribune du Clicquot de la cathédrale de Poitiers que Robert Boisseau approfondit ses recherches et met en œuvre les techniques anciennes, avec le soutien d’une nouvelle génération d’organistes tels que Francis Chapelet, Michel Chapuis, Xavier Darasse, Jean-Albert Villard. Plusieurs instruments marquent ce renouveau : la restauration de l’orgue Isnard/Cavaillé Coll de Pithiviers, et en 1964 la construction du grand orgue de Notre-Dame de Royan, premier instrument réutilisant l’étain martelé depuis le XVIIIème siècle, classé Monument historique en 2006 en tant que création majeure du XXème siècle.
C’est dans l’atelier de Poitiers, que le jeune Jean-Loup fait son apprentissage avec son père, ainsi qu’auprès de Pierre Chéron, et s’initie à l’art de la facture d’orgues et de techniques séculaires : étain martelé, fabrication de tuyaux en copie, réutilisation de matériaux oubliés tels que l’os pour les claviers, mécanique suspendue, soufflerie cunéiforme, recherches sur les tempéraments, etc. Avec son père Robert, ils restaurent l’orgue Clicquot de l’église d’Houdan une étape marquante de l’histoire de la facture d’orgues du XXème siècle.
La maison Boisseau entreprend alors de grands chantiers de restaurations (basilique Saint-Denis, Levroux, Poitiers) et de constructions d’orgues neufs (cathédrale de Monaco, cathédrale de Nice). L’association en 1980 avec Bertrand Cattiaux, lui-même formé à l’atelier familial, verra se multiplier les chantiers tels que la reconstruction de l’orgue de la chapelle du château de Versailles, les restaurations des orgues de Saint-Sernin et de Notre Dame de la Daurade de Toulouse, de Carentan, la construction de l’orgue de Sainte-Radegonde de Poitiers, etc.
Avec Pierre Cochereau, Jean-Loup Boisseau a entretenu un lien indéfectible nourri d’une estime réciproque.
Son nom restera attaché à Notre Dame de Paris par la construction avec son père de l’orgue de chœur dans le style classique français et par la restauration du grand orgue en 1992, où il restitue les jeux de Cavaillé-Coll et redonne à l’instrument une plénitude unanimement reconnue. Robert et Jean-Loup Boisseau furent aussi les premiers à implanter des chamades dans plusieurs instruments (Royan, Notre-Dame de Paris, Cunault).
Particulièrement réputé pour sa maîtrise de l’harmonisation des jeux d’anches, il confiait avec humour et modestie : « il m’a fallu plus de 15 ans pour dresser convenablement une languette de jeu d’anches et j’en apprend encore tous les jours ».
Soucieux de la transmission, telle qu’il l’avait reçue de son père, l’atelier Boisseau a accueilli de nombreux apprentis qui à leur tour ont perpétué l’art de la facture d’orgues. Il a contribué à la création du Centre de formation des facteurs d’orgues d’Eschau où il a enseigné pendant de nombreuses années et a été président du Groupement professionnel des facteurs d’orgues.
Philippe Lefebvre, président d’Orgue en France
Orgue en France adresse ses sincères condoléances à son épouse Odile, ses enfants et toute la famille, ainsi qu’à ses nombreux amis et compagnons
Classement MH de l’orgue Cavaillé-Coll de la chapelle Saint-Louis de Vire (Calvados)
Bonne nouvelle ! L’orgue de la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Vire a été classé au titre des monuments historiques (buffet et partie instrumentale).
On trouve ici le lien vers la page consacrée à l’orgue de Vire dans la base Palissy du ministère de la Culture.
Des centaines de personnes s’étaient mobilisées à l’initiative de l’association de sauvegarde de la chapelle, avec le soutien de la FFAO (Fédération Francophone des Amis de l’Orgue), d’Orgue en France et plus particulièrement de Daniel Roth et des membres de la commission nationale de l’architecture et du patrimoine.
Pour ce qui concerne Orgue en France, sur avis du conseil d’administration nous étions intervenus directement auprès de Madame la Ministre de la culture pour solliciter le classement de cet instrument, un des derniers survivants (voire le dernier) des orgues construits par Cavaillé-Coll dans une chapelle d’hôpital, instrument resté depuis dans son état d’origine. On trouve ici le texte du communiqué qu’Orgue en France avait par ailleurs publié le 4 mars 2021.
On se réjouit de cette décision. Pour autant il faudra rester vigilant car le devenir de la chapelle et de l’instrument restent incertains, comme l’indique l’article que Ouest France a consacré à ce classement. De même, la description historique consultable dans la base Palissy indique qu’ « à la fin des années 1990, l’étage situé au-dessus de la chapelle des Ursulines permettant l’accès à la console par l’intermédiaire d’un oratoire, a été restructuré pour accueillir les chambres d’un EPAD, rendant totalement impossible l’utilisation de l’orgue. »
Même si la fin de l’histoire n’est pas encore écrite, Orgue en France espère que ce classement inspirera les autres acteurs eux aussi confrontés à des problèmes de conservation du patrimoine.
Cérémonie de ses obsèques
St Martin d’Uriage 11-10-2022
« Jean-Pierre Decavèle a été décoré de l’Ordre National du Mérite par Monsieur le Ministre Jean-Louis Debré, ancien maire d’Evreux alors Président du Conseil constitutionnel.
La devise de l’Ordre est : Honneur, Solidarité et Mémoire.
Ces trois mots sont toute la vie professionnelle de Jean-Pierre Decavèle. Et comme l’homme est inséparable de sa fonction, c’est toute sa vie qu’ils résument.
Ils seront les trois jalons de mon propos.
J’ai donc eu l’honneur de le connaître grâce à notre cheminement conjoint au sein de la Direction du patrimoine du Ministère de la Culture, chemin que nous avons emprunté pendant l’été 1982. 40 ans ! …
Est-il besoin de préciser le sujet de cette rencontre : un orgue bien sûr !
Je retiens de cette 1ere rencontre peu ordinaire l’engagement de Jean-Pierre Decavèle pour la connaissance et la conservation des instruments anciens . C’est ce qui lui a valu sa nomination comme Technicien-conseil chargé des orgues protégés au titre des Monuments Historiques pour la Direction du Patrimoine, alors qu’il gardait quelques responsabilités pour les orgues relevant de la Direction de la musique.
Il a donc été, toutes ces années, un des piliers de la nouvelle politique pour les orgues du Ministère de la Culture pour laquelle la recherche et la conservation de l’authenticité de l’instrument étaient devenues (depuis les textes de 1984) le principe fondateur.
Si, en Bretagne, en 9 ans , nous sommes intervenus, ensemble sur 39 orgues, alors combien de centaines d’orgues français, Jean-Pierre Decavèle a-t-il analysé, inventorié, conçu le programme de restauration et défendu avec ferveur ses projets devant la Commission supérieure des MH ? On parle de plus 300 orgues au minimum…
Ajoutons que compétence et engagement étaient assortis du plus joli sourire, redoutable dans les débats.
Car il n’allait pas au débat sans connaître parfaitement le malade. Plongé dans les tripes des orgues avec un allant et une vitalité joyeuse il mettait ensuite une remarquable ténacité à défendre le respect de l’authenticité historique fondé sur sa connaissance encyclopédique de la facture ancienne. C’était un vrai organologue mettant à l’honneur le patrimoine.
Les facteurs d’orgues seraient certainement plus aptes que moi à témoigner des valeurs de solidarité qu’il a notamment défendues dans les commissions d’appels d’offres du temps où l’État assurait la maitrise d’ouvrage des travaux. Il connaissait parfaitement cette corporation aussi fragile qu’elle est talentueuse et inventive. Le montage, l’harmonie, sont des phases cruciales qu’il suivait, dans le respect du savoir-faire, des goûts et du travail des compagnons.
Ces entrepreneurs et artisans savent qu’à l’atelier, la solidarité est fondamentale mais aussi qu’elle ne reste pas derrière les portes.
Et dans ce contexte, le rôle du technicien-conseil est difficile, ardu et parfois périlleux parce qu’il est au point focal de multiples questions qui peuvent être contradictoires. Entre l’héritage patrimonial , les vicissitudes de l’histoire, les exigences de la Loi, les partis de restauration à débattre, l’autorisation administrative, les savoir-faire des entreprises, les goûts et les habitudes des organistes, les impératifs du clergé et enfin les financeurs publics, le technicien-conseil est au cœur d’une complexe œuvre musicale pour laquelle il faut un chef d’orchestre.
Il arrive que parfois la partition souffre de couacs…
Faut-il alors que j’évoque, témoin privilégiée de ce monde passionnel des orgues, les propos peu amènes, pour ne pas dire violents, de personnes ou d’associations créant des situations agressives que le discernement de Jean-Pierre Decavèle a su calmement déjouer. C’est pourquoi l’État lui a toujours conservé sa confiance tant sa compétence, sa volonté et sa résistance lui étaient précieuses aux moments difficiles de son intervention sur les orgues.
Et la Mémoire ? On ne fréquente pas impunément une pareille personnalité. A travers une vraie complicité intellectuelle, l’organologue est devenu l’ami dont je fais mémoire aujourd’hui.
Certes, le patrimoine était notre Mémoire commune. Mais les relations personnelles sont aussi notre patrimoine. Je voudrais donc porter un dernier témoignage sur la fidélité de Jean- Pierre à ses amis. L’échange des idées et le partage des valeurs communes, quand elles sont aussi fortes, sont créateurs d’amitié. [….]
Aujourd’hui, Jean-Pierre, tu as rejoint le céleste concert des anges, avec tes maîtres et tes collègues et je pense en particulier à Jean-Albert Villard, Michel Chapuis et Xavier Darasse – que j’ai bien connus- car les voix célestes auront au moins besoin de vous tous pour les accompagner.
Jean-Pierre , repose en paix. »
Geneviève Le Louarn
Conservateur général du patrimoine
Inspecteur général des MH (H)
Chargée d’une mission pour les orgues
Inauguration du grand-orgue reconstruit de la cathédrale de Lyon
Cathédrale primatiale Saint-Jean-Baptiste de Lyon (Rhône)
Du vendredi 14 au dimanche 16 octobre : Inauguration du grand-orgue reconstruit.
Après plusieurs dizaines d’années d’attente, les lyonnais (et tous les heureux visiteurs) pourront à nouveau entendre résonner le grand-orgue Daublaine-Merklin de la cathédrale de Lyon. La restauration a été confiée à Pascal Quoirin. Agrandi (le nombre de jeux est passé de 57 à 67 et le nombre de claviers de 3 à 4), l’instrument muet depuis plusieurs années a également été déplacé du fond du transept vers le côté du chœur de la cathédrale. De fait, il s’agit d’une véritable reconstruction qui a gardé les éléments de qualité de Daublaine et de Merklin.
Pour la petite histoire, il fut le premier orgue au monde à être enregistré avec l’organiste Edouard Commette, entre les deux guerres par la Columbia.
Vendredi 14 octobre
– 20h00 : bénédiction du grand-orgue Merklin-Quoirin par Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, avec improvisations par Thomas Ospital, co-titulaire de l’orgue de l’église Saint-Eustache à Paris
– 20h45 : 1er concert d’inauguration par Thomas Ospital avec Gabriel Marghieri (titulaire) en ouverture.
Samedi 15 octobre
– 17h00 : conférence de François Sabatier (musicologue) : L’orgue et les organistes de la cathédrale de Lyon
– 18H 2ème concert d’inauguration par Gabriel Marghieri (titulaire).
Dimanche 16 octobre
– 10h30 messe présidée par le Père Patrick Rollin, recteur de la cathédrale
– 17h00 3ème concert d’un grand motet chœur et orgue de Jean-Christophe Rosaz avec la participation de Guillaume Prieur (titulaire de l’orgue de transept Ahrend) Gabriel Marghieri, et Jean-François Duchamp (maître de chapelle honoraire, président des Amis de l’orgue de la Cathédrale).
L’orgue du conservatoire de Courbevoie (Hauts-de-Seine) a été vendu pendant l’été !
En réaction, le Collectif des élèves et anciens élèves de la classe d’orgue de Pascale Mélis a lancé une pétition adressée à la Direction du conservatoire. Nous reproduisons ci-dessous le texte de cette pétition que nous soutenons.
« Appel à tous les passionnés de musique et d’enseignement musical.
En mars 2017, la direction du conservatoire de Courbevoie émettait brutalement le souhait de vendre son orgue à tuyaux de trois claviers, installé en 2006 et parfaitement fonctionnel, pour le remplacer par un simulateur électronique. Cette annonce avait provoqué à juste titre de vives réactions dans le milieu musical et bien au-delà. De nombreuses protestations furent exprimées, notamment dans une pétition adressée à la municipalité et à la direction du conservatoire. Celle-ci avait récolté plus de 1500 signatures, et avait permis la suspension de ce projet, que nous pensions totalement abandonné.
À la rentrée de septembre 2022, nous avons découvert avec effroi que la vente et le départ de l’orgue avaient eu lieu subrepticement durant l’été, sans qu’aucun membre de la classe d’orgue (élèves comme professeur) n’ait été consulté, ou même informé.
Rappelons que la classe d’orgue du conservatoire du Courbevoie est l’une de celles où les conditions d’enseignement étaient jusqu’à présent exceptionnelles. Nombre d’actuels organistes professionnels y ont été formés faisant parfois des centaines de kilomètres pour prendre leur cours. La présence d’un orgue au sein même du conservatoire était un atout majeur, et a permis à des centaines d’élèves de découvrir cet instrument. Cette situation unique contribuait au rayonnement du conservatoire et plus largement, au rayonnement culturel de la ville de Courbevoie. En effet, non seulement de futurs professionnels mais aussi de très jeunes élèves, ou bien des adultes passionnés se sont succédé dans cette classe d’orgue pour sa réputation, son enseignement de qualité, son professeur, la présence d’un grand orgue permettant de jouer un large répertoire et la possibilité de participer à des pratiques collectives.
La vente de cet orgue a donc été un véritable coup de massue infligé à l’enseignement musical. Une classe entière a été sacrifiée, pour des raisons purement logistiques et organisationnelles (prétendu manque de place, ou de salles disponibles, frais d’entretien, alors même qu’au cours de ses années de présence au conservatoire, aucune dépense significative n’a été effectuée pour l’entretien de l’orgue en dehors de son accord régulier).
Les solutions de substitution proposées par la direction ne sont absolument pas satisfaisantes, car les cours à l’église voisine ne sont pas envisageables, et un « numérium » n’étant pas un orgue, il ne saurait être question d’enseignement sur un simulateur. En effet, il ne saurait y avoir d’orgue sans tuyaux.
La vocation d’un conservatoire est de mettre ses élèves en situation en leur donnant l’opportunité de toucher de vrais instruments, conformément à sa mission de service public.
A l’ère du tout virtuel, la tentation est grande de remplacer, sous des prétextes organisationnels ou budgétaires, les instruments les plus encombrants (pianos, orgues, percussions) par des appareils numériques qui n’ont rien de vivant.
Nous demandons donc à la municipalité et à la direction du conservatoire de Courbevoie de maintenir des conditions d’enseignement de qualité dans la classe d’orgue, au même titre que dans les autres classes d’instrument, en rétablissant dans l’enceinte du conservatoire la présence d’un orgue à tuyaux permettant de continuer l’étude de l’ensemble du large répertoire allant de la Renaissance à nos jours, faute de quoi l’avenir de l’enseignement musical en France serait en péril.
Merci à tous de votre soutien. Partagez et aidez par votre signature à convaincre la municipalité et la direction du conservatoire de revenir sur cette décision incompréhensible. »